Un dossier pour comprendre ce qu'est la dysphasie chez l'enfant avec https://allomamansolo.com/
Les troubles spécifiques du langage, appelés familièrement dysphasie, sont un handicap majeur mal reconnu actuellement même si les choses évoluent.
Les parents se sentent souvent seuls et ne savent pas comment faire face à des enseignants ou des médecins qui connaissent mal cette maladie et une administration qui penche soit vers le déni soit vers l’excès.
Je suis médecin hospitalier mais absolument pas spécialisé dans les problèmes de l’enfant ou du langage. Juste un père de famille qui veux faire partager son expérience à tous. Simplement, en tant que médecin, je sais lire une étude, un article médical et ça fait près de vingt ans que je m’intéresse à cette maladie.
Le fiston a maintenant plus de 21 ans si bien que je ne suis au fait pour tout ce qui concerne la petite enfance, le diagnostic, les débuts à l’école etc. Mais sur les forums vous trouverez des parents de jeunes enfants tout à fait au clair avec les procédures actuelles qui pourront vous conseiller.
Un enfant dysphasique a une intelligence normale même si elle est bien cachée.
Il faut s’en souvenir en permanence, cet enfant qui bredouille trois mots inaudibles, qui n’a pas d’ami et semble vouloir rester dans son coin veut communiquer et n’est pas complètement idiot.Une mémoire immédiate paresseuse est souvent associée, l’enfant saura sa leçon mais en retard. La mémorisation de poèmes par exemple est difficile mais possible. Est-ce que le faire réciter devant toute la classe est indiqué ? À vous de voir.
L’expression écrite sera plus ou moins perturbée selon le type de dysphasie. Certains enfants ayant une expression orale quasiment nulle apprendront à lire et à écrire sans problème, pour d’autres ce sera plus dur voire impossible ou presque. Mais souvent l’apprentissage de l’écrit, même difficile, améliore nettement l’expression orale.
Pour la qualité de l’orthographe, vous serez en terrain connu, les erreurs sont les mêmes que celles des enfants « dyslexiques » et l’approche pédagogique identique.
Ne pas oublier les problèmes relationnels :
un enfant dysphasique n’a pas de copains (le plus souvent). À vous de forcer un peu les choses en ne l’oubliant pas dans les jeux collectifs etc. Et un coup d’œil à la récré pour qu’il ne reste pas seul en permanence.Une certaine maladresse (dyspraxie) est souvent associée avec la dysphasie. L’écriture est difficile, irrégulière, lente. Le dessin volontiers simpliste, sans finition. Dans les sports, ne comptez pas sur des performances en sports collectifs, ce sera à vous de le pousser pour qu’il s’intègre dans l’équipe malgré l’absence de communication verbale et une inefficacité totale sur le terrain.
Les troubles du langage s’améliorent avec l’âge sauf dans les cas les plus graves. Même si la plupart de ces enfants n’auront jamais une élocution claire et fluide, il ne faut pas croire que le trouble est fixé. Vous aurez peut-être à relancer les parents pour qu’ils fassent les démarches nécessaires (orthophonie régulière, bilans dans un centre spécialisé…).
N’hésitez pas à utiliser toutes les ressources prévues par l’éducation Nationale (RASED etc.), à faire intervenir le psychologue scolaire etc. L’éducation Nationale a prévu de nombreuses aides pour les cas difficiles, à vous de les déclencher.
Ne pas être obtus. L’avenir de l’enfant n’est peut-être pas dans votre école, il peut avoir besoin d’une école spécialisée, d’une école privée avec une prise en charge différente ?
Les parents ont toujours le dernier mot sauf quand ils démissionnent ce qui est malheureusement fréquent.